Lettre du Collectif stop5G.be |
Chères amies, chers amis,
Un grand merci pour votre soutien et à tous les donateurs qui nous ont permis de déposer le recours en annulation du décret 5G wallon et d’entreprendre celui de l’ordonnance 5G bruxelloise. Ce dernier sera déposé fin septembre et vous trouverez le communiqué diffusé à son sujet ci-dessous.
- Recours en annulation de l’ordonnance 5G (communiqué du 28 août)
- Lectures
- Étude de cas. Une femme de 52 ans en bonne santé a développé un grave syndrome des micro-ondes peu après l'installation d'une station de base 5G à proximité de son appartement.
- L’ouverture de la barrière hématoencéphalique sous l’effet des micro-ondes mise en évidence dès 1975.
- Effets de l’exposition aux champs électromagnétiques : trente ans de recherche.
- L’OMS et l’UE au service du lobby de l’industrie des télécommunications :
4.1 L'OMS a choisi les membres du groupe de travail sur les ondes de radiofréquence et les risques pour la santé.
4.2 Les évaluations de l'Union européenne des risques pour la santé des rayonnements de radiofréquence : un autre obstacle difficile à résoudre.- Agenda
En juillet 2021, les ministres du gouvernement bruxellois s’étaient entendus pour porter la limite de protection contre les CEM-RF (champs électromagnétiques de radiofréquence) de 6 V/m (0,1 W/m2)[1] à 14,5 V/m (0,56 W/m2), soit une multiplication par plus de 5 de l’impact que peut subir tout habitant de la Région du fait des antennes de téléphonie mobile et d’autres sources d’émission de CEM-RF. Cela afin de répondre à la demande des opérateurs de la téléphonie mobile et du lobby, en vue du déploiement de la 5G et de l’internet des objets.
Cet accord avait donné lieu à une suite de déclarations dithyrambiques, chaque ministre surenchérissant sur l’autre pour vanter les bienfaits de la 5G et les mérites de l’accord, tout comme leurs propres mérites, tout en s’appuyant sur les conclusions d’une commission mixte composée de députés et de citoyens tirés au sort censée faire progresser la démocratie. Toutefois, la question soumise à cette commission avait été soigneusement choisie par le pouvoir politique[2] pour ne laisser aucune chance aux citoyens de se prononcer sur le bien-fondé du déploiement de la 5G (voir notre communiqué du 18 juin 2021, Faire semblant d’écouter les citoyens est pire que les ignorer[3]).
Relevons en particulier les mots de Rudi Vervoort, ministre-président, affirmant ne pas avoir « transiger sur la protection nécessaire de nos concitoyennes et concitoyens, ni sur celle de l’environnement ». Et plus fort encore, Alain Maron, ministre de l’Environnement, le plus « Ecolo » des deux en principe, déclarait : « J’ai soutenu que la 5G nécessitait un débat serein avec la population. Je me réjouis que ce débat ait pu avoir lieu au sein de la commission délibérative, qui a réuni à la fois les citoyens et les politiques. Il ressort clairement de ces recommandations un souhait de pouvoir bénéficier de la 5G tout en gardant une norme protectrice et un encadrement des conséquences environnementales en terme d’énergie et de déchets »[4]. N’importe quel citoyen un tout petit peu averti se demandera assurément si ces propos relèvent de la dissonance cognitive, de la pensée magique ou de l’absence de pensée tout court. Le phénomène ne se limite pas aux membres de la majorité, c’est tout le monde politique qui semblerait touché, si on en juge par cette déclaration d’une députée de l’opposition : « L’arrivée de la 5G va donner un énorme coup de boost [sic] à la transition numérique et écologique des entreprises et des pouvoirs publics bruxellois »[5]. Et c’est de fait finalement le 17 février 2023 que le parlement bruxellois a voté unanimement, à quelques abstentions près, en faveur de l’ordonnance 5G consacrant cette nouvelle agression de la santé des Bruxellois et l’accélération de la destruction de l’environnement[6].
Tout comme pour le décret 5G wallon[7], le Collectif stop5G.be et les nombreux citoyens qui le soutiennent ne pouvaient rester les bras croisés : face à l’indigence intellectuelle et morale ainsi qu’au mépris du gouvernement et du parlement bruxellois pour la santé des citoyens et son déni des conséquences écologiques du déploiement de la 5G en matière de consommation d’énergie, de dérèglement du climat et d’extraction de ressources non renouvelables, le Collectif stop5G.be a mandaté son avocat pour déposer un recours en annulation de l’ordonnance.
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[1] V/m : volt par mètre, l’unité de mesure du champ électrique du CEM. W/m2 : watt par mètre carré, une unité de mesure de la densité de puissance du CEM. Pour les CEM-RF, ces deux grandeurs sont liées, la densité de puissance variant comme le carré de l’intensité du champ électrique.
[2] « La 5G (cinquième génération de réseaux mobiles) arrive en Belgique. Comment voulons-nous que la 5G soit implantée en Région de Bruxelles-Capitale, en tenant compte de l’environnement, de la santé, de l’économie, de l’emploi et des aspects technologiques ? ». Commission délibérative relative à la 5G, fiche d’information : https://democratie.brussels/assemblies/criterias-5G/f/108/
[3] https://www.stop5g.be/fr/lettre/CP/20210618.htm
[4] https://rudivervoort.brussels/news_/le-gouvernement-bruxellois-se-prononce-sur-le-dossier-5g-valeur-de-la-norme-demissions-des-radiations-non-ionisantes-et-balises-pour-la-suite-des-travaux/
[5] https://trends.levif.be/a-la-une/tech-medias/le-deploiement-de-la-5g-est-desormais-definitivement-autorise-a-bruxelles/
[6] www.ejustice.just.fgov.be/eli/ordonnance/2023/03/02/2023030631/justel
[7] Voir le communiqué du Collectif stop5G.be du 21 avril 2023, Recours en annulation du décret 5G, www.stop5g.be/fr/lettre/CP/20230421.htm
1. Étude de cas
Une femme de 52 ans en bonne santé a développé un grave syndrome des micro-ondes peu après l'installation d'une station de base 5G à proximité de son appartementretour au sommaireL. Hardell, The Environment and Cancer Research Foundation, Suède
M. Nilsson, Swedish Radiation Protection Foundation, Suède
Avril 2023Résumé
Nous présentons ici le cas d’une femme âgée de 52 ans qui a développé des problèmes de santé correspondant au syndrome des micro-ondes après l’installation d’une station de base 5G en face de son appartement, à une distance de 60 mètres. Ces symptômes comprenaient, entre autres, des maux de tête, des vertiges, des difficultés de concentration, de la fatigue, de l’arythmie, des brûlures cutanées et des saignements de nez. Des niveaux élevés de rayonnement radiofréquence (RF) ont été mesurés dans son appartement, en particulier dans la partie la plus proche de la station de base. Dans son salon, à la fenêtre, des pics de 17 500 à 758 000 µW/m2 ont été détectés au cours de 10 mesures, chacune durant 1 minute. Dans le salon, à l’endroit où se trouve son canapé, des pics de 36 800 à 222 000 µW/m2 ont été mesurés. Il convient de noter qu’un rayonnement très élevé a été constaté sur le balcon faisant face à l’antenne relais. Les dix mesures effectuées à cet endroit ont donné, dans un délai de 10 à 15 secondes, des pics supérieurs à 2 500 000 µW/m2, la valeur maximale mesurable avec l’appareil utilisé dans cette étude. Sur le terrain de jeu situé à environ 40 mètres de l’antenne relais, des pics de 1 120 000 µW/m2 et 479 000 µW/m2 ont été mesurés, respectivement. Après avoir quitté temporairement l’appartement pour un autre logement avec un rayonnement RF beaucoup plus faible (pics de 96 à 2 810 µW/m2), presque tous les symptômes ont disparu dans un court laps de temps. Après avoir réintégré son propre appartement, les symptômes sont réapparus. Cette étude est conforme aux résultats de nos deux études de cas précédentes montrant que l’installation de la 5G a entraîné une augmentation extrême de l’exposition et un développement rapide du syndrome des micro-ondes. Ces études de cas indiquent que la mise en œuvre de la 5G ne peut se faire sans risque d’effets nocifs sur la santé.– L’article en français (traduction du Collectif stop5G.be)
– L’original en anglais. Les deux études de cas précédentes (en anglais) : études publiées en janvier et février 2023.2. L’ouverture de la barrière hématoencéphalique sous l’effet des micro-ondes mise en évidence dès 1975retour au sommaire
Allan H. Frey, 2012-2023
Allan H. Frey est un scientifique étasunien qui, en 1975, a mis en évidence l’ouverture de la barrière hématoencéphalique (BHE, la barrière entre le système sanguin et le cerveau) sous l’effet des champs électromagnétiques de radiofréquence (ou micro-ondes), ce qui signifie que des bactéries, des virus et d’autres indésirables présents dans le sang peuvent pénétrer dans le cerveau. Dans l’article ci-dessous publié en 2012 dans la revue The Scientist et traduit en français en août 2023, il revient sur sa découverte et explique comment elle a été disqualifiée à tort.
L’ouverture de la BHE continue d’être niée par les lobbyistes de l’industrie des télécommunications, comme cet ingénieur de l’ISSeP lors de sa conférence à Sart-Lez-Spa le 16 septembre 2019, malgré les confirmations venues d’autres études et chercheurs (ISSeP : Institut scientifique wallon de surveillance, de sûreté et de recherche).
3. Effets de l’exposition aux champs électromagnétiques : trente ans de rechercheretour au sommaire
Henry Lai, professeur émérite de l’université de Washington, rédacteur en chef émérite de la revue Electromagnetic Biology and Medicine et membre émérite de la Commission internationale sur les effets biologiques des CEM, a compilé les résumés d’études sur les effets biologiques de l’exposition aux champs électromagnétiques de radiofréquence (CEM-RF) et d’extrême basse fréquence (CEM-EBF) ainsi qu’aux champs électromagnétiques statiques, études publiées de 1990 à juillet 2023.
Ces recherches montrent des effets significatifs à raison de 70 à 89 % des études portant sur les CEM-RF et de 74 % à 91 % des études sur les CEM-EBF et les champs statiques [le pourcentage varie selon le type d’effet examiné].
4. L’OMS et l’UE au service du lobby de l’industrie des télécommunications
4.1 L'OMS a choisi les membres du groupe de travail sur les ondes de radiofréquence et les risques pour la santéretour au sommaire
Un article de Joel M. Moskowitz publié le 1er août 2023 sur son site saferemr.com. Joel M. Moskowitz est le directeur du Center for Family and Community Health de la School of Public Health, University of California, Berkeley.
L’Organisation mondiale de la santé (OMS) a communiqué le nom des 21 experts sélectionnés pour faire partie du groupe d’étude des risques pour la santé des champs électromagnétiques de radiofréquence (CEM-RF). Ces personnes sont chargées d’examiner dix rapports de recherche et de formuler des recommandations pour la monographie sur les CEM-RF et les risques pour la santé, qui doit être publiée en 2023.
La liste des 21 experts sélectionnés par l’OMS pour le groupe de travail sur les CEM-RF et les risques pour la santé figure ci-dessous, ainsi que les informations que j’ai compilées concernant leurs publications et leurs affiliations à l’ICNIRP, le groupe autoélu qui établit les limites d’exposition aux CEM-RF promues par l’OMS.
Onze des 21 personnes sont actuellement ou ont été affiliées à l’ICNIRP. La plupart des autres personnes ont publié ou présenté des articles défendant les limites d’exposition aux CEM-RF de l’ICNIRP. Une étude récente montre que l’ICNIRP cite largement les recherches de ses propres membres et de leurs proches collègues pour soutenir ses limites d’exposition.
Huit des 21 experts n’ont pas publié plus de huit articles sur les CEM selon les archives de l’EMF-Portal, qui comptent 37 000 publications.
Aucun des 250 scientifiques spécialistes des CEM qui ont signé l’appel international pour la protection des CEM (emfscientist.org) n’a été sélectionné par l’OMS pour faire partie du groupe de travail. Aucun de ces scientifiques n’a non plus été sélectionné pour travailler sur les dix rapports de recherche que le groupe d’étude examinera. Pourtant, les signataires de l’appel international des scientifiques spécialistes des CEM ont plus de 2000 publications sur les CEM répertoriées dans les archives de l’EMF-Portal.
Apparemment, l’OMS a biaisé la sélection des participants au groupe de travail et les examens de la recherche pour s’assurer que la prochaine monographie de l’OMS sur les risques sanitaires liés aux CEM-RF soutiendra les limites insuffisantes de l’ICNIRP, limites qui ne protègent pas les humains ni les autres espèces de l’exposition chronique à de faibles niveaux de CEM-RF (ICBE-EMF, 2022). Il n’est pas étonnant qu’une grande partie du public se méfie de l’OMS si c’est ainsi que l’agence procède pour « améliorer sa gestion des conflits d’intérêts et renforcer la confiance du public et la transparence ».
Note : pour consulter les 10 rapports de recherche et la liste des 21 « experts » sélectionnés par l’OMS, voir l’article source (en anglais).
4.2 Les évaluations de l'Union européenne des risques pour la santé des rayonnements de radiofréquence : un autre obstacle difficile à résoudreretour au sommaire
Rainer Nyberg, Université Åbo Akademi, Faculté d'éducation et d'études sociales, Fredsgatan 16 A35, 65100, Vasa, Finlande.
Julie McCredden, Oceania Radiofrequency Scientific Advisory Association, Brisbane, QLD, Australie.
Lennart Hardell, Fondation pour la recherche sur l'environnement et le cancer, Orebro, Suède.
Août 2023Résumé
En 2017, un article avait été publié à propos du refus de l’OMS de reconnaître les effets sur la santé liés à l’utilisation des téléphones sans fil. Il y était dit que l’OMS est « un obstacle difficile à résoudre » (« A Hard Nut to Crack »). Depuis lors, il n’y a pas eu de progrès et l’histoire semble se répéter dans la mesure où l’Union européenne (UE) suit aveuglément les traces de l’OMS. Malgré les preuves de plus en plus nombreuses des graves effets négatifs des rayonnements de radiofréquence sur la santé humaine et l’environnement, l’UE n’a pas reconnu l’existence d’un quelconque risque. Depuis septembre 2017, sept appels de scientifiques et de médecins ont été envoyés à l’UE pour demander l’arrêt du déploiement de la cinquième génération de communication sans fil (5G). Les ondes millimétriques (MMW) et les formes d’ondes complexes de la 5G augmentent massivement la nocivité de la pollution électromagnétique planétaire existante. Les droits fondamentaux et le droit primaire de l’UE obligent cette dernière à protéger la population, en particulier les enfants, contre toutes sortes d’effets nocifs des technologies sans fil sur la santé. Cependant, plusieurs experts associés à l’OMS et à l’UE sont en conflit d’intérêts en raison de leurs liens avec l’industrie. La priorité accordée aux intérêts économiques a pour conséquence de compromettre la santé humaine et de l’écosystème Terre. Les experts doivent procéder à une évaluation impartiale, sans aucun conflit d’intérêts. Les sept appels adressés à l’UE comprenaient des demandes de mesures de protection immédiates, qui ont été ignorées. Sur la question des rayonnements sans fil et de la santé des citoyens, l’UE semble être un autre obstacle difficile à résoudre.L’article (en anglais) : https://doi.org/10.1515/reveh-2023-0046
Du 1 au 3 septembre 2023, au Salon Bio Valériane à Namur
Trois conférences intéressantes :
Plus d’information : www.valeriane.be
Samedi 2 et dimanche 3 septembre 2023, de 11 à 18 h, Liège
Le Collectif stop5G.be est présent à Retrouvailles, Parc de la Boverie, à Liège (entrée gratuite).
- Comment accéder à Retrouvailles : retrouvailles.be/fr/en-pratique
- Info générale : retrouvailles.be
Jeudi 7 septembre 2023, 18 h 30, Braine-le-Comte
Bien cordialement,
Pour le comité de coordination du Collectif stop5G.be,
Francis Leboutte
– Les associations membres du Collectif stop5G.be
– www.stop5G.be
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Les archives de cette lettre : stop5g.be/fr/lettre
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